Sommaire
Le territoire de La Saucelle était vraisemblablement inclus pendant toute l’Antiquité et le Haut Moyen Age dans une vaste zone de landes et de bois, aux terres relativement pauvres, dont la forêt de La Ferté-Vidame–Senonches ne présente plus aujourd’hui qu’une mosaïque.
Toujours est-il qu’une communauté paroissiale existait dès 1050, puisque La Saucelle est citée dans une charte de cette date.
Vivant de cultures et d’élevage, la population jusqu’au XIXe siècle atteignit 500 habitants. Il ne faut pas s’étonner que l’église ait été aussi vaste. Elle a même été élargie à l’époque des Guerres de Religion, et c’est cet élargissement qui lui confère aujourd’hui une acoustique exceptionnelle. Quand on arrive devant le portail principal à l’Ouest, cette surlargeur au Nord est la première originalité qui saute aux yeux.
Voici donc un exemple où cet édifice religieux ordinaire, posé en lisière d’une forêt défrichée, a subi une transformation importante lors de la guerre civile parmi les plus traumatisantes de l’Histoire de France. Les circonstances de cet élargissement n’ont pas pu être reconstituées, et tout ce qui en témoigne aujourd’hui est… immatériel, puisque c’est la beauté des chants et de la musique qui sont interprétés dans cette nef, grâce notamment à l’asymétrie de cette dernière.
Les visiteurs sont donc invités à découvrir l’origine des fragments qu’ils voient.
Des peintures redécouvertes sous des plâtres et enduits lèvent le voile sur des époques séparées par les grands évènements de l’Histoire. De même, les vitraux, mobiliers, statues et sculptures de différentes périodes évoquent l’intime relation qui s’est établie à chacune d’elles entre les habitants et cet édifice. Et les transformations introduites au fil des siècles dans la structure même de l’église témoignent encore aujourd’hui des savoir-faire des maîtres et compagnons, charpentiers et maçons. Ils ont assumé tout au long de 10 siècles la responsabilité des travaux indispensables qui ont permis que cette église parvienne jusqu’à nous.
Tous ces acteurs sont certes disparus, et pourtant la restauration de l’église menée en urgence, entre 2017 et 2021, a permis de renouer des fils avec eux.
Beaucoup de questions ont été soulevées au fur et à mesure des travaux, auxquelles architectes, historiens, restaurateurs, experts, artisans, ont fourni des réponses forcément partielles, voire incertaines. Ceci n’a pas empêché de reconstituer la trame générale de l’histoire de l’édifice, et surtout son ancrage dans le territoire. Cet ancrage est illustré un peu partout, depuis les matériaux utilisés jusqu’aux relations de pouvoir au sein de la communauté locale (des armoiries un banc-clos) et parfois dans la géopolitique en Europe (diffusion puis rejet du protestantisme).
C’est ce voyage que nous vous invitons à accomplir sur place.
Il est enfin une dernière catégorie d’acteurs, invisibles, mais sans lesquels l’édifice aurait disparu depuis longtemps. Depuis 1000 ans, les gestionnaires de cet édifice sont parvenus à trouver des financements et une organisation nécessaires à ses réparations et à la conservation d’éléments emblématiques de son passé dont les traces sont encore visibles, malgré les ravages de l’Histoire qui ont traversé cette région. Ceci en fait l’une des églises les plus intéressantes du Thymerais et du Perche.
Rédigée par Bernard Louis Hémery
Comme le révèle l’archéologie, le territoire de La Saucelle s’est établi assez tardivement, pendant le Haut Moyen-Âge (entre 476 et 987).
Dans la période d’essor économique, qui prit naissance sous les Carolingiens (de 751 à 987), un mouvement de défrichement fit progresser, vers l’Ouest, la zone cultivée qui, jusque-là, s’était cantonnée sur le Drouais et le plateau de Laons.
La ligne Brezolles – Blévy (Nord-Sud) était marquée par la voie romaine de Condé-sur-Iton à Chartres, et un chemin rural qui traverse La Saucelle selon cette direction, ainsi que les villages en enfilade, s’appelle encore de nos jours le Chemin d’Orléans [à Evreux]. À partir de là s’étendait vers l’Ouest une vaste zone de landes, de bois et de marécages, au sol lourd et mal drainé. Les moines défricheurs de l’An 1000 puis les cultivateurs - bûcherons, à la recherche de terres nouvelles, à force de courage et de patience, l’assainirent et la mirent en valeur. Aujourd’hui, les forêts de Senonches, de La Ferté-Vidame et les nombreux bois du Thimerais et du Perche forment un patchwork de cet antique paysage, longtemps resté vierge.
L’Eure passe par Dreux, et marquait théoriquement, depuis le IXe siècle, la frontière entre le Royaume de France (limité à l’Ile-de-France à l’époque) vers l’Est, et le Duché que les Normands lui avaient arraché à l’Ouest. Dans l’insécurité que firent régner les Normands, vers le IXe siècle, les hommes se regroupèrent autour de quelques nobles chevaliers, retranchés sur leurs mottes ou dans leurs maisons fortes. C’est ainsi qu’apparurent, dans l’histoire, les communautés paroissiales, qui édifièrent les églises, dont les communes du canton de Senonches, de la Ferté-Vidame et de Châteauneuf sont aujourd’hui les héritières.
Le plus ancien document écrit, qui fait mention de la paroisse de La Saucelle, date de 1050 (Saliciolum vers 1050, Salcetula vers 1115, Saucelle vers 1250, petite saulaie ou « lieu planté de saules »), mais on ne possède guère de renseignements sur ce qui se passa avant le XVIIIe siècle. L’église est mentionnée en 1080 comme appartenant à l’abbaye de Saint-Père de Chartres ou à l’abbaye de Saint Vincent aux Bois de Châteauneuf.
L’église Sainte-Anne est localisée dans le village de La Saucelle, dont le territoire est situé en lisière du Parc Naturel Régional du Perche. Elle est un édifice religieux remarquable du XI-XIIe siècle (style roman).
La paroisse de La Saucelle s’est probablement développée dans la deuxième moitié du XIIe siècle, peu après que les Templiers eussent choisi de venir s’y installer.
AUTRE CIRCUIT THÉMATIQUE – Pour approfondir l’œuvre de ces derniers à La Saucelle, on se reportera au circuit de randonnée thématique « Ce que les Templiers nous ont apporté ».
La construction de la partie essentielle de la nef de l’église remonte à l’époque romane, le chœur et son chevet semi-circulaire ont été bâtis au XIIe siècle. Des granges et moulins l’entouraient, celles des Templiers étant installées auprès des cours d’eau, en lisière des forêts, à Olivet, aux Châtelets et aux Pesles où avait été établie la première et principale maison des Templiers en Drouais (source Pierre-Marie Folliot, rapportée par Mme Claire Guiorgadzé ; voir références en fin d’article).
Une Commanderie de templiers s’élevait autrefois dans ce petit village. Lorsque la Commanderie cessa son activité, elle se déplaça à La Villedieu-en- Druguésain sur la commune de Laons, dans le Drouais.
Encore de nos jours, la microtoponymie du village conserve trace de l’organisation des Chevaliers (Templiers puis Hospitaliers de Saint- Jean) : Champtier du Temple, Champtier de la Comanderie, hameau de La Commanderie, hameau des Pesles.
Ils ont œuvré au défrichement des terres, à la maîtrise de l’eau en excès pour en tirer une force hydraulique gratuite et durable afin d’entraîner les moulins qu’ils ont fait bâtir et dont ils avaient le monopole. Ceci avait été manifestement pensé dans un objectif de croissance fondé sur la transformation locale des produits de l’agriculture (farine, viande sur pied) afin de les exporter par le chemin de communication régional qui traversait à cet endroit et par les anciennes voies romaines dont les traces qui se croisent auprès de Brezolles.
L’église, dédiée à Sainte Anne, a appartenu de longues années à l’abbaye de Saint Vincent aux Bois à Saint-Maixme-Hauterive (près de Châteauneuf en Thymerais).
L'origine de l'abbaye remonte au milieu du XIe siècle, où Gervais, seigneur de Châteauneuf, fait édifier dans les bois un oratoire dédié à saint Vincent. Ce modeste oratoire cède la place à une abbaye florissante. Mais deux incendies vont mettre fin à son essor : un premier incendie vers 1315, pendant la guerre de Cent Ans et un second pendant les guerres de Religion en 1562. Elle sera reconstruite sous l'égide de l'abbé Léon de Loynes, nommé abbé de Saint-Vincent le 9 janvier 1671. Puis à la Révolution, le 31 juillet 1791, elle est vendue comme bien national, transformée en château puis détruite.
L’Annuaire de 1850 d’E. Lefèvre ne donne que peu de renseignements (tirés du Cartulaire de St Père de Chartres) :
L'abbaye de Saint-Vincent obéit à la règle de saint Augustin, elle rassemble une communauté de chanoines liés par les vœux de pauvreté, chasteté et obéissance. Contrairement aux moines, les chanoines ne sont pas cloîtrés, ils assument la charge pastorale d'âmes au sein des cures vacantes et portent le titre de prieur. Leur prieuré se trouve sur le domaine foncier de Saint-Vincent. Les religieux, issus de l'abbaye, gèrent le prieuré sur place et envoient en contrepartie les revenus à l'abbaye.
Hors Sainte-Anne de La Saucelle, dépendent de Saint-Vincent de multiples prieurés : Saint-Blaise des Chaises, Courdemanche, Saint-Rémy de Feuilleuse, Lamblore, Saint- Nicolas de la Ferté-Vidame, Saint-Léger de Louvilliers-en-Drouais, Saint-Laurent de Mainterne, Notre-Dame de Marville-les-Bois, Saint-Martin de Montigny-sur-Avre, Notre- Dame de La Mulotière, Neufville, Saint-Rémy de Révercourt, Saint-Jean de Rébervilliers, Saint-Ursin (paroisse de Saint-Rémy-sur-Avre) et Saint-Maurice de Tardais.
L'abbaye touche donc les dîmes versées par ces diverses paroisses et un grand nombre de rentes viagères. En outre elle dispose des droits seigneuriaux de haute et basse justice d'où découlent les redevances seigneuriales. Elle possède des maisons, des fermes, des moulins, des briqueteries, des prés, des bois, elle a le droit de chasse, de forage sur son fief. Enfin, elle touche le cens en argent et les dîmes en muids de blé sur toutes les pièces de terre qui lui ont été cédées (Le Boullay-les-Deux-Églises, Saint-Sauveur et Levasville, Boutaincourt, Saulnières, …).
La découverte de deux niveaux de carrelage avec leur substrat élaboré donne l’occasion de souligner que les constructeurs de l’église Sainte-Anne ont employé au fil des siècles des matériaux disponibles localement, la plupart à moins de 10km de distance :
Ces matériaux affleuraient en surface pour la plupart. Mais de nos jours, il convient de préciser qu’il en va pour ces matériaux comme pour d’autres ressources minérales sur la planète aujourd’hui : soit ils sont épuisés (les sables rosés), soit ils requièrent beaucoup plus d’effort pour aller les extraire (les profondes carrières de marne ont été abandonnées désormais dans la région, comme l’ont démontré les historiens locaux dans leur monographie n°6 de 1984, consacrée aux marnerons et chaufourniers d’antan).
POUR EN SAVOIR + sur les métiers anciens de ferrons, chaufourniers et marnerons, reportez-vous au catalogue de fascicules et DVD produits par les experts du Club d’Histoire du Senonchois.
En outre, durant la restauration de l’église, un projet pédagogique a été mené par des jeunes sur cette question (voir les vidéos réalisées en fin d’article). En voici 2 extraits ci-dessous :
La localisation actuelle de l’église aurait été ainsi choisie puisque les habitants s’y rendaient très fréquemment pour venir y chercher de l’eau, même en périodes sèches ; la mare omniprésente permettait aussi aux paroissiens d’y laisser leurs montures s’abreuver pendant qu’ils assistaient aux offices.
Le petit oratoire situé au long d’une pompe à bras, face à l’entrée principale sur la façade Ouest de l’église est une mariette (voir plus bas la Mariette de Sainte-Anne).
Mille ans après l’édification de l’église Sainte-Anne, cette présence d’eau dans le sol a réservé des surprises.
La restauration de l’église a en effet nécessité en 2020 d’explorer en détail le sol sur lequel l’église avait été bâtie, du fait des sinistres qu’il fallait réparer rapidement. C’est ainsi que les étapes de fondation puis d’élargissement de l’édifice ont été revisitées dès la découverte de ce sinistre au cours de la restauration, comme nous le résumons dans la section « Fondations : à la découverte du sol ».
AUTRE CIRCUIT THÉMATIQUE – L’omniprésence de l’eau dans La Saucelle a conduit à créer un parcours de randonnée thématique sur l’eau. Le visiteur pourra s’y intéresser pour une prochaine randonnée.
L’église a été fondée à la fois à mi-pente et à mi-chemin, entre les 203m auxquels culmine la lisière actuelle des Bois de Buffalo à l’Ouest, et les 183m où se situait le moulin des Templiers installé le long de La Gervaine à l’Est, au pied de la grange dimière des Templiers.
Entre ces deux points a été aménagé un large fossé vers lequel sont dirigées les eaux pluviales des ruissellements qui surplombent le centre-bourg de La Saucelle, à partir des Bois de Buffalo en lisière des forêts du Perche, et qui emmène aujourd’hui encore ces eaux jusqu’au site où avait été installé l’ancien moulin templier des Pesles.
Ce système hydrographique millénaire a lui-même subi des modifications au fil du temps, lesquelles ont contribué à l’inondation du 21 mai 2024. Le circuit de randonnée thématique dédié à l’eau permet de rentrer dans ce sujet critique pour passé, présent et avenir.
Un repère du Nivellement Général de la France indique la cote d’altitude à laquelle l’église se trouve précisément de nos jours. Le seuil de l’église se situe donc à 190m d’altitude (+/- 1m).
Plusieurs périodes ont pu être identifiées en rassemblant les dires d’experts, informations et témoignes vérifiables :
À venir à moyen terme : raccrocher les chevrons en demi-cercle au-dessus du chœur ; désolidariser les charpentes respectives de la nef et du clocher ; éventuellement (re)mettre en place des contreforts pour tenir le mur du collatéral Nord si les travaux précédents s’avéraient insuffisants avec l’amplification du réchauffement climatique.
Les transformations successives de l’église prennent place dans un contexte chahuté par des bouleversements ou de grandes évolutions de l’Histoire, qui affectèrent en particulier la région où se situe La Saucelle (depuis les Vikings du temps de Charlemagne, en subissant les guerres de religion, jusqu’aux 3 guerres de 1870, 1914-18 et 1939-45).
POUR EN SAVOIR + sur l'Histoire de La Saucelle, reportez-vous à la fresque des évènements locaux, méconnus ou insolites, survenus à La Saucelle ou aux alentours immédiats, pendant ces épisodes.
L’église Sainte-Anne présente la particularité d’avoir été agrandie au XVe– XVIe s. par un élargissement (côté Nord), plutôt que par un rallongement. Cette décision a fourni sans attendre l’espace nécessaire pour accueillir davantage de fidèles dans une chapelle longitudinale, dotée de deux ouvertures : une poterne au milieu de la façade Nord, qui existe toujours avec un solide encadrement en pierre et une hauteur sous cintre généreuse pour l’époque ; et une autre porte d’accès à l’extrémité Est, plus étroite, encadrée de piliers et d’un cintre bas en briques plates ; cette seconde porte fut obturée, peut-être lors de la création de la sacristie au XIXe s. Cette petite porte a été découverte lorsque la restauration des enduits extérieurs a confirmé l’encadrement d’un ancien haut vitrail en extrémité Est du collatéral, juste au-dessus de cette porte désormais disparue sous les enduits, et coincée par un contrefort d’angle, dont la datation n’a pas été possible.
L’élargissement fournissait donc en premier lieu un espace de culte séparé, au Nord du mur originel de la nef. L’étude hydrogéotechnique de 2021 (dont il sera fait état plus loin dans la section « Fondations : à la découverte du sol ») a révélé que cet élargissement fut réalisé sur un espace qui aurait pu être occupé par une mare comblée, ou en tout cas par une zone humide remblayée qui communiquait avec une mare dont on repère la forme sur un plan de cadastre du XVIIIe s. (issu des Archives départementales par M. Régis DODIN).
On s’interroge sur les motivations impérieuses qui ont pu pousser à risquer un élargissement sur un terrain fraîchement remblayé, peut-être en plein milieu du XVIe s., autrement dit juste avant ou au début des Guerres de religion (1562-1598) dont l’un des épicentres était précisément le Drouais. Or La Saucelle comptait une présence protestante significative, liée au Temple de La Ferté-Vidame, avec des familles nobles dont les membres étaient catholiques pour les uns, et protestants pour les autres (en particulier la famille dominante Des Guetz, dont il sera fait état plus loin).
L’élargissement de l’église était-il destiné à accueillir les protestants revenant vers l’Église catholique, et à tenir ceux-ci à l’écart dans une chapelle séparée, afin de s’assurer qu’ils avaient sincèrement abjuré le protestantisme ? La raison pour laquelle il a fallu attendre de l’ordre de quelques dizaines d’années avant de réunir la chapelle du collatéral Nord avec la nef d’origine a peut-être plutôt tenu à la nécessité d’attendre d’y voir clair avec les Guerres de religion, avant de pouvoir persuader des donateurs à fournir les fonds requis pour cette grande transformation de la structure de l’église : le mur originel Nord de la nef a été enfin abattu, et remplacé par des piliers de pierre soutenant de larges ogives sur lesquelles repose la sablière d’origine du pourtour de l’église. Après cette transformation, les fidèles assis dans le collatéral Nord pouvaient suivre les offices avec ceux assis dans la nef.
Au fil des siècles, l’entretien et la surveillance de l’édifie ont été constants. En témoigne l’absence de moulures sculptées sur la face intérieure de la sablière périphérique qui remonte à l’origine du bâtiment (XIe—XIIe s.).
Cette économie dans les sculptures de la sablière s’expliquerait ainsi : les extrémités Ouest vers la façade de cette sablière étaient masquées par un plancher sous le clocher, qui devait permettre à un responsable de l’édifice d’y résider et d’en surveiller le comportement.
La structure complexe en bois du clocher et du reste de l’édifice est constituée de longues et fines poutres et panes qui ont été réutilisées ici, comme en atteste les empreintes de précédents ajustements par tenons et mortaises réalisées auparavant avec les mêmes pièces de bois pour d’autres édifices. Ces éléments au passé déjà riche démontrent le savoir-faire des charpentiers dès le Moyen-Âge, et leur sens de la sobriété par le ré-emploi de tels matériaux.
C’était une pratique courante il y a 10 siècles, comme les experts l’ont confirmé à l’occasion de la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris : par exemple la construction à partir de 1163 du portail de droite de la cathédrale Notre-Dame, dite « porte de Sainte-Anne », avait fait appel au ré-emploi de pierres taillées provenant d’un ancien portail dédié à Marie. (source : le cours de l’histoire, France Culture, décembre 2024).
La structure de la charpente du clocher montre qu’il était prévu pour accueillir DEUX cloches. Mais on n’a pas retrouvé trace de la présence simultanée de deux tels instruments à percussion idiophones. Le fait de n’installer qu’une seule cloche, dans un logement décentré par construction, a provoqué des efforts sur la structure du clocher auxquels celui-ci n’était peut-être pas capable de résister à très long terme.
Certaines modifications de charpente ont une logique compréhensible avec le recul : ainsi au fond de l’église, les oscillations du clocher avec une seule lourde cloche peuvent expliquer qu’on ait voulu renforcer les éléments de structure en bois du clocher.
Une mesure conservatoire devenait nécessaire au tournant du XXIe s.
L’installation d’un marteau à commande électrique programmable, pour frapper la cloche, évitait de faire travailler la charpente élancée du clocher.
La cloche sonne toujours, de 8 heures du matin à 8 heures le soir, même si son battant reste immobile.
Les charpentes ont débuté trois glissades qu’il a fallu empêcher :
La restauration démarrée en 2017 s’est attachée à réparer des altérations de charpente qui auraient pu à terme mettre les murs et le clocher en péril. En intervenant sur l’édifice, les Architectes et experts ont ensuite identifié deux autres risques importants, et persuadé les élus d’en traiter un des deux également en urgence, le troisième pouvant attendre.
Les étapes d’identification et d‘analyse ont permis de remonter le temps, et c’est ce parcours que les visiteurs peuvent à leur tour effectuer sans effort aujourd’hui.
La charpente du clocher et celle de la nef sont solidaires, si bien que si le clocher vient à pencher vers le côté de la façade Ouest de l’église, il entraîne avec lui toute la charpente au-dessus de la nef.
C‘est ce qui se produisit, lentement mais inexorablement, lorsqu’ont été supprimés les 4 piliers de soutien (appelés « tabouret » ou « estrade ») sous les 4 montants d’angle du clocher. Cette suppression s’est produite à une époque non déterminée, et pour une raison inconnue (esthétique ?). Le « fantôme » d’une croix de St-André fut retrouvé par l’absence de peintures à son emplacement, lors des purges de plâtres sous le clocher.
AU XXe siècle, une tentative de rattrapage au sommet de la nef par de nouvelles croix de St-André s’est avérée insuffisante. D’autant que l’une des poutres maîtresses d’entrait directement sous le clocher avait elle aussi été supprimée dans toute la largeur de la nef.
Croix de St-André au-dessous de la nef
Poutre d’entrait coupée
Les effets en cascade ont été analysés par l’Architecte du Patrimoine M. TROUVE qui était chargé de la première phase des travaux en 2017 : « Modification du soutien du clocher et basculement (poteaux de la tribune supprimés) entraînant une désolidarisation des maçonneries (fissures) et mouvements de charpente ».
La suppression des poteaux de la tribune (aussi appelée « tabouret ») a provoqué entre autres la casse des chevilles de la charpente de la nef, et malgré la mise en place de « croix de St André supplémentaires dans les combles, ces dernières ont-elles aussi cédé, et toute cette charpente de la nef a commencé d’être entraînée vers l’Ouest avec le clocher. Les architectes du CAUE venus en 2022 ont préconisé d’ailleurs de désolidariser à terme la charpente de la nef et celle du clocher, afin d’éviter ces interactions.
En 2018, il a fallu rétablir en urgence le soutien directement sous le clocher, sous la forme d’un « tabouret » à 4 poteaux élancés que l’on voit maintenant en entrant par le portail principal de l’église.
Sur ce plan ci-dessous datant d’avant la Révolution Française, on distingue trois petites constructions placées à l’extérieur contre le mur Nord de l’extension collatérale, comme s’il s’était agi de l’étayer du fait du sol remblayé sur lequel il avait été érigé.
Ces constructions auraient pu être de petits logements pour le clergé, et l’un d’eux devait être le presbytère du curé, d’après l’interprétation des historiens consultés. D’ailleurs ce presbytère a connu plusieurs localisations contre puis près de l’église, comme indiqué dans la section de cet article qui lui est consacrée.
Ils ont disparu sur les plans du cadastre Napoléon (circ. 1812). La Révolution Française a peut-être considéré que ces logements n’avaient plus lieu d’être après la suppression de l’ordre du Clergé de l’Ancien Régime ? Quelle que soit la raison pour laquelle ces maisonnettes, si elles existaient, auraient été abattues après 1789, ce fut un mauvais choix car il priva le mur Nord de contreforts, comme l’avenir le montrera lors de la restauration en 2020.
L’intégralité de la charpente de l’église d’origine est toujours en place aujourd’hui, même si des éléments ont été remplacés avec le temps. Elle est encapsulée par la charpente de l’élargissement Nord qui a été posée par-dessus. Les lambris de la voûte cachent cette conception originale, qui n’est visible qu’en s’introduisant dans les combles sous toiture. Ce choix de réalisation est aussi l’origine de poussées latérales vers le Nord provenant de la charpente ajoutée qui, pour une raison inconnue (urgence ? finances ?) n’avait pas été rendue solidaire de la charpente de la nef, et qui pouvait donc glisser si le mur du collatéral n’était plus lui-même contenu par des contreforts extérieurs (ce rôle de contrefort devait être dévolu aux maisonnettes qui auraient disparu à la Révolution Française).
Les bâtisseurs ont recherché des solutions à coût minimal afin de faire durer l’édifice en l’état. Ce fut ainsi le cas en érigeant de petits contreforts dès l’élévation des murs côté Sud et autour du chœur vers l’Est. Ces contreforts intégrés à la maçonnerie d’origine de la nef romane étaient destinés à contrecarrer la forte poussée de la charpente alourdie par la toiture de tuiles.
Au niveau du chœur, cette précaution ne suffit pas. En effet, la charpente au-dessus du chœur est constituée par un faisceau de chevrons émanent d’un unique point, à l’extrémité Est de la panne de faîtage de la nef. Avec le temps, les chevrons s’en sont tous désolidarisé, et chaque chevron a commencé à exercer sa propre poussée sur la sablière périphérique. La somme de ces forces centrifuges a fini par provoquer la rupture des liens par chevilles entre les éléments courbes de la sablière à 3 niveaux (configuration qui est elle-même rare dans le Perche), et sur le haut des murs qui ont accusé un faux aplomb préoccupant.
La solution des bâtisseurs a consisté à rajouter deux contreforts massifs à l’extérieur di chœur, au Sud-Est et à l’Est, sachant qu’au Nord-Est l’élargissement réalisé au détour des Guerres de Religion au XVe—XVIe siècles offrait une résistance, notamment grâce à 2 contreforts d’angle bien visibles aujourd’hui (et à des petites constructions dont on suppose l’existence puis la destruction, comme expliqué dans la section consacrée à cet élargissement collatéral).
Le contrefort le plus central était devenu indispensable, au point que les bâtisseurs ont choisi de sacrifier le vitrail central qui éclairait le chœur par le soleil du Levant, indiquant la direction de Jérusalem. Ce sacrifice est encore visible, avec une partie de l’entourage de ce vitrail qu’il avait fallu murer.
On estime que ces contreforts durent être mis en place aux environs de 1850, car l’acquisition et l’installation du retable dans le chœur date de 1862. Or c’est ce retable qui masque l’absence de vitrail à l’intérieur du chœur.
A la date de rédaction de cette explication, il ne reste plus qu’à raccrocher les chevrons désolidarisés du chœur pour parachever les travaux de restauration de charpente à cet endroit, suivant les préconisations des Architectes du patrimoine et de ceux du CAUE.
Les études précises du BRGM (service géologique national) ont montré que l'église avait été construite à la confluence de deux couches de sol de nature différente, à l'Est des colluvions de bas de versant (Holocène probable) et à l'Ouest des limons à silex (Pléistocène).
Le plan ci-dessous qui date de 1879 est fidèle sur les éléments construits (orientations des bâtiments, dispositions à l'intérieur du cimetière etc). Or ce plan comporte une « ligne rouge » en-deça de laquelle, vers l'Ouest, il est interdit d'inhumer car le sol est trop gorgé d'eau.
Avec 140 années d'avance, on trouve déjà la mention d'un problème d'eau qui circule sous le chœur de l'église, et qu'on va trouver en 2020 lors des fouilles jusqu'aux fondations, à l'extérieur et à l'intérieur de l'église, au niveau de la poterne du collatéral Nord.
L’église est établie dans un espace qui devait être marécageux et qui fut drainé au Moyen-Âge. Les eaux de ruissellement provenant des massifs boisés et des clairières ouvertes par les moines défricheurs ont été conduites à un fossé qui traverse d’Ouest en Est la commune sur 3km ; il descend de nos jours jusqu’à la rivière La Gervaine, où se trouvait un des moulins des Templiers. Une partie de ce fossé est busée sous la place du centre-bourg, et c’est là que se produisit la 1ère inondation par submersion en mai 2024.
L’exploration du sol par un bureau d’étude géotechnique a établi que l’eau n’est qu’à 2,50m de profondeur, et qu’à l’endroit des fissures les plus critiques sous les fondations de l’élargissement Nord, la compacité et la portance du sol se situent dans une fourchette allant au mieux de médiocre jusqu’à très faible. Ceci est dû à « la présence de remblais ou de sols en place décomprimés, de résistances mécaniques très faibles jusqu’à 1,80 à 2,40 m de profondeur. Puis, les résistances s’améliorent rapidement, probablement dès 1,80 à 2,40 m de profondeur probablement au toit des argiles à silex. »
Ce qui amène les experts à estimer que cette partie agrandie de l’église « a probablement été consolidée à une certaine époque par l’ajout de contreforts. »
À partir de cette étude hydrogéoechnique, il fut possible pour l’Architecte du Patrimoine de reconstituer comment les différents éléments de l’élargissement Nord des XVe-XVIe siècles ont interagi dans les derniers temps : charpentes superposées, différentiel de poussées latérales du sol intérieur de l’église plus humide qu’à l’extérieur exposé aux canicules répétées, démantèlement des probables contreforts à la Révolution Française, portions de fondations se désagrégeant…
Faire face à ce sinistre imprévu fut sans contexte la période la plus préoccupante de ce chantier de restauration, alors que le début de ce chantier avait déjà été provoqué pour rétablir en urgence le « tabouret » de soutien indispensable sous le clocher.
La présence d’eau a été révélée dès le creusement des fouilles jusqu’aux fondations extérieures devant la poterne fissurée du mur de l’élargissement Nord. D’où provenait-elle : résurgence de nappe peu profonde, ou bien présence jusqu’ici inconnue d’un ruissellement souterrain qui traverserait la nef à cet endroit ?
Afin de ne pas laisser dans l’ombre une cause potentielle de désordres futurs, il fut décidé d’explorer le sol à l’intérieur de l’élargissement. Deux élus se chargèrent de cette excavation, et trouvèrent DEUX éléments jusqu’ici inconnus :
« Il existe un 2e niveau de carrelage à 30 cm en-dessous de l’actuel, les deux ayant le même type de substrat : lit de pose en sable et chaux, au-dessous une couche d’argile grise, une chape de sable et un lit de mâchefer. » (rapport Mme C. GUIORGADZE).
Une dernière interrogation : comme dans d’autres églises percheronnes, on rentrait auparavant dans l’église Sainte-Anne en descendant 2 marches, sans qu’on connaisse la motivation des constructeurs. Soit le sol intérieur s’est progressivement enfoncé de lui-même, soit les constructeurs savaient qu’il faudrait rehausser le carrelage à long terme.
De nos jours, afin de permettre à tous les publics de rentrer sans contrainte dans l’église, pour la visiter ou pour assister aux concerts, un accès Personnes à Mobilité Réduite (PMR) a été réalisé dès 2018 avec une légère rampe sur toute la largeur du portail principal Ouest. Puis en 2020 le remplacement des carrelages d’époque dans les travées de la nef a respecté le niveau du carrelage préexistant avant travaux de restauration.
Sans que l’on connaisse précisément le rôle qu’elles ont joué aux origines de la paroisse Sainte-Anne, deux institutions ont été présentes à La Saucelle dès le XIIe siècle et jusqu’à la Révolution Française :
Les seigneurs locaux, de Belleville et La Saucelle, ont probablement joué aussi un rôle dans l’histoire de l’église paroissiale, en contribuant à ses agrandissements et à ses embellissements. Leurs blasons sont présents à plusieurs endroits dans les peintures retrouvées.
La pratique de vendre des espaces de sépulture à l’intérieur de la nef d’une église était interdite, mais comme le fait remarquer l’Architecte du Patrimoine, il fallait bien des financements pour entretenir l’édifice. Et plus la sépulture était proche du chœur, plus le coût pour la famille devait être élevé. De nos jours les archéologues retrouvent des restes humains lors de leurs fouilles dans des églises, et ont même dans un cas caractérisé les liens familiaux par comparaison de l’ADN entre des défunts inhumés très proches les uns des autres.
Deux indices mènent à supposer qu’il en fut ainsi à l’intérieur de l’église de La Saucelle, par ailleurs très bien entretenue au fil des siècles, donc grâce à un flux régulier de financements :
Du XIIe au XIVe siècles, La Saucelle a été dominée par des templiers, chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem ; ceux-ci dépendaient de la commanderie d’Olivet, elle-même dépendante de La Villedieu-en-Drugesin (aujourd’hui Laons) et ils contrôlaient le moulin d’Olivet (sur la commune de La Saucelle) et plusieurs fermes sur la commune.
L’historien Pierre-Marie FOLLIOT, cité par Mme C. GUIORGADZE, a fourni une étude sur leur ancrage local : « La maison des Pelles dans la commune de La Saucelle, …et domui fratrum templi de Pelleis, fut la première maison des Templiers en Drouais. La maison de La Villedieu n’était qu’un prieuré à cette même date et les premières donations, par les Templiers eux-mêmes, n’y affluèrent qu’à la fin du XIIe siècle ».
Il appuie sa démonstration sur le fait que cinq chevaliers locaux prirent l’habit de templier à la fin du XIIe siècle, en faisant des donations dans lesquelles La Villedieu n’est pas encore mentionnée comme commanderie mais comme maison ou prieuré :
AUTRE CIRCUIT THÉMATIQUE – Le visiteur intéressé est invité à revenir à La Saucelle pour mettre ses pas dans le circuit de randonnée thématique « Les Templiers : ce qu’ils nous ont apporté ».
La partie la plus ancienne de l’église Sainte-Anne est son chevet roman, hémicirculaire, flanqué de contreforts peu saillants en grison. Une baie d’axe avec un encadrement en grison se devine, bouchée en maçonnerie, derrière un plus gros contrefort rapporté après. Les deux contreforts rapportés au chevet ont été placés au droit des entraits rayonnants du chevet, probablement au moment de la construction de la charpente…
L’édifice a été augmenté d’un bas-côté au Nord, peut-être à la fin du XVe siècle ou au début du XVIe. La charpente présente le même type d’ornements que celle de la nef. On note aussi que l’église n’est pas strictement orientée, son chevet est au Nord-Est.
Les arcatures en plein cintre ornées de dais architecturaux sont de style Renaissance, probablement une reconstruction du milieu du XVIe siècle. Les trois dais architecturaux qui ornent les écoinçons, tous différents, ont un dessin très élaboré, milieu du XVIe siècle, qui évoque des gravures du lyonnais Philibert de l’Orme (1514-1570) que des bâtisseurs auraient pu voir (Château de Chenonceau, château d'Anet, château Neuf de Saint-Germain- en-Laye, église Saint-Nizier de Lyon).
Le haut clocher en charpente et la façade occidentale, en maçonnerie de moellons avec modénature en briques, contreforts et encadrements en grison et briques, semblent dater de la fin du XVIIe siècle ou du début XVIIIe.
Enfin, la sacristie a été aménagée tardivement, probablement au cours du XVIIIe siècle, en obturant la cinquième arcade du collatéral et en fermant sa dernière travée par un refends.
Le mur gouttereau (mur latéral des édifices religieux, surmontés de gouttières), au sud, du côté du cimetière, avec ses contreforts plats, une fenêtre en plein cintre, encadrée de moellons de « grison » et l’abside semi-circulaire (permettent de dater de l’époque romane (XIe – XIIe siècles) la partie essentielle de l’édifice. Un bas-côté fut greffé à la nef côté Nord plus tard au XVIe siècle, comme en témoignent des éléments architecturaux visibles à l’intérieur.
Du côté du pré communal, qui fut autrefois l’enclos du presbytère avec une mare qui a existé encore jusqu’en 1970 environ), s’ouvre une petite porte basse en plein cintre (dont la courbure est un demi- cercle).
De quelle couleur refaire les murs de l’église ? Du rose au blanc ? Du jaune au beige ?
En tout cas, avec du sable du Perche !
Les enduits extérieurs et intérieurs sont entièrement repris pas une entreprise de maçonnerie, avec du sable de la région. Les carrières de sable utilisées lors des derniers ravalements étant aujourd’hui épuisées, il n’a pas été possible de retrouver le ton rosé de l’enduit extérieur qui devait être pioché.
Seul une parcelle a été laissée en place à l’angle Sud-Ouest, afin de rappeler la teinte séculaire de l’église.
Un coq qui domine le village et tourne au gré des vents chauds ou froids est posé en girouette sur le clocher, à flèche de section hexagonale, jaillissant d’une base massive couverte d’ardoises, avec, aux quatre points cardinaux, des abat-sons.
Mais le vieux coq du clocher, tout en cuivre, a pu être sauvé et il est gardé à l’intérieur au chaud. Le changement de coq a eu lieu vers 1970.
La Porte des Morts dans une église chrétienne désigne une porte qui donnait sur le cimetière attenant à l'église. À l'issue de la cérémonie funèbre, les corps des défunts empruntaient ce passage pour être enterrés dans le cimetière.
Cette porte est souvent située dans le mur nord (le Nord étant le royaume de l'ombre donc des Morts).
À La Saucelle comme dans quelques rares autres églises, la porte se trouve sur le mur sud (du côté du cimetière).
Actuellement, les portes des morts sont le plus souvent bouchées car elles n'étaient plus utilisées depuis longtemps. Dans certains cas, elles ont complètement disparu.
Celle de La Saucelle a aussi été remise sous le plâtre en 2021.
Mme France POULAIN explique :
Entre les XIIe et XVIIIe siècles, les pratiques funéraires ont connu des évolutions liées en particulier aux grandes épidémies, telles que celle de la peste. Une des conséquences a été la nécessité de devoir accélérer les enterrements afin de limiter les contaminations. Une autre raison tient au fil du temps en la limitation de la place disponible dans les églises elles-mêmes.
Privilégiant l'intérieur des églises pour bénéficier d’une meilleure protection au plus près du Seigneur, les membres du clergé et de l'aristocratie souhaitaient être enterrés sous le dallage même. Les membres de la bourgeoisie naissante, des corporations et des autres corps sociaux disposant de revenus certains, ont demandé à suivre leur exemple. Mais l'espace a fini par manquer. La réponse du clergé a été double. Elle a fait payer ceux et celles qui souhaitaient être enterrés à l'intérieur des murs consacrés. Parallèlement, un second espace fut attribué pour le sommeil des morts à l’extérieur de l’église. Le cimetière enclos de murs et porteur de la Croix est également devenu une terre consacrée. Le cimetière a pu dès lors accueillir les Chrétiens.
Ce passage entre l'église et le cimetière s’est traduit visuellement par la création d’un nouvel élément architectural : la porte des morts.
Cette ouverture fut installée dès la construction du mur de l’élargissement collatéral en XVe—XVIe siècle. Elle permettait l’entrée des fidèles dès que cette chapelle longitudinale fut disponible.
Mais elle n’était pas dotée d’une protection.
Or la nef avait donné lieu à la pose d’un volume important de mortier lors de la restauration de la maçonnerie (enduits, carrelage…).
L’humidité se dégageant de ces mortiers frais avait commencé à provoquer la déformation de meubles et parements boisés, notamment dans le chœur.
Il était donc indispensable de permettre une aération de l’édifice, dont les seules ouvertures sont les rejingots au bas de chacun des vitraux.
En outre, il convenait de mieux sécuriser les entrées pour décourager le vandalisme.
Une solution fut trouvée : fabriquer une grille dans le respect du patrimoine, et rappelant l’histoire des origines de l’église. La famille de ferronniers-serruriers de père en fils qui avait déjà fourni, parfois bénévolement, des équipements dans le style d’époque, a proposé une conception remplissant les critères, et a associé les élus à sa conception et à sa réalisation pour être au plus près de la fonction recherchée.
La grille permet d’aérer le bâtiment, en établissant un courant d’air avec le clocher.
En face de l’église, et de l’autre côté de la route, sous un ombrage de bosquets, il a été construit une petite mariette (petit oratoire) avec une statue de Sainte Anne.
Les mariettes se construisaient auprès des points d’eau ou des mares (d’où leurs noms).
Chaque année, lors du rassemblement pour fêter Sainte-Anne à La Saucelle le 26 juillet, à la fin de la messe, un grand chant lui est offert.
POUR EN SAVOIR + sur les mariettes, consultez l'étude réalisée par Albert HUDE pour l’association culturelle de Senonches en mai 2014.
En réalisant la purge de la façade Ouest, les maçons ont découvert une maçonnerie beaucoup plus large que l’œil de bœuf circulaire qui s’y trouvait.
Un large oculus ovale put ainsi être dégagé et consolidé, afin d’accueillir un vitrail comme à l’origine de la rénovation de la façade.
On peut dater cette rénovation aux années précédant la Révolution Française, puisque la date de 1777 a été gravée à plusieurs reprises dans le plâtre à l’intérieur de la façade juste au-dessus de l’oculus.
On découvrira l’histoire de ce vitrail recréé dans la section qui lui est consacrée ci-dessous.
L'oculus muré se trouvant au-dessus de la porte principale est rouvert et une baie y est créée en 2017.
Le vitrail au-dessus de la porte d’entrée a été refait en 2017 par le vitrailliste Slim Guenaoui, sélectionné sur appel d'offres : on y trouve une base de vitrerie avec un panneau central peint représentant la Vierge et Sainte-Anne, de style oriental.
Les vitraux de la nef sont tous du XXe siècle avec des verrières claires losangées, avec différentes nuances et bordures : bleutés dans le chœur (baies n°1 et 2) ; verdâtres sur trois baies (n°4, 8 et 10) et incolores sur la baie n°6 côté sud de la nef ; formant une teinte orangée côté ouest (baie n°3).
Aucun châssis de fenêtre ne se ressemble : elles sont toutes de structure et de tailles différentes.
Une fenêtre a été rajoutée plus tard (voir l’ogive).
La baie de la sacristie qui avait été murée est rouverte en 2020 et une baie de losanges y est créée par les ateliers Lorin de Chartres. Lors de la restauration de l’encadrement de cet ancien vitrail, les maçons ont découvert dans la maçonnerie un morceau de vitrail Renaissance d’origine. Celui-ci a été inséré dans le montage latéral du nouveau vitrail, ainsi qu’une barrette métallique transversale retrouvée dans la maçonnerie, qui a pu être rescellée.
Soulignons que ce fragment de vitrail remonte à l’époque de la redécouverte de la fabrication de certains types de vitraux, dont le secret de fabrication s’était perdu à la chute de l’empire romain, du moins en dehors de l’Italie. Ils auraient été réintroduits en France par des artisans verriers que François 1er aurait ramenés de ses incursions militaires en Italie.
La sacristie pose à cette égard une devinette aux visiteurs : cette pièce étant orientée au Nord, elle ne reçoit JAMAIS les rayons du soleil. Or, lorsqu’on pénètre dans cette pièce en journée, on est frappé par la luminosité qui s’y répand, bien supérieure en tout cas à l’éclairage naturel du reste du collatéral Nord provenant de la nef. Mais d’où provient donc cet apport de lumière supplémentaire ?
La réponse récompensera ceux qui observeront attentivement les losanges colorés du vitrail reconstitué par les ateliers LORIN, qui se les sont procurés auprès d’un maître verrier officiant à Prague. « De la lumière … avec de minuscules bulles d’air ? Il faut le voir pour le croire ! »
Ce grand vitrail a été réalisé avec des verres coulés à Prague, selon un procédé qui permet d’emprisonner de fines goutelles d’air dans la pâte. La lumière qui traverse le vitrail ainsi pourvu s’en trouve démultipliée, si bien que la sacristie est le lieu le mieux éclairé à l’intérieur de l’église par la lumière naturelle extérieure, alors même que cette pièce en plein Nord ne reçoit jamais les rayons du Soleil.
L’Atelier Lorin a été également en charge de réaliser des bavettes de plomb au bas de chaque baie afin de créer une aération générale de l'édifice (avec des rejingots pour éliminer l’eau de condensation sans infiltration dans la maçonnerie).
Un dernier rejingot fut inséré en 2021 sous le vitrail de l’oculus de la façade Ouest, par les spécialistes de Zinc et d’Ardoise.
La condensation ruisselant sur l’intérieur du vitrail va ainsi pouvoir s’écouler à l’extérieur sans humidifier la maçonnerie fraîchement restaurée.
Le vitrail a été recoupé pour permettre de glisser le rejingot, vu ici avant son repliement vertical.
Vieux bougeoirs fixés sur les piliers entre l’ancienne nef et son extension
La chapelle de Réveillon présente un ensemble complet, assez homogène et circulaire dans la nef. Ceci permet une interprétation du rôle des peintures dans cette église au Moyen-Âge : avec une population dont la grande majorité ne savait pas lire, les fresques et figures emblématiques dans l’église devaient créer une très forte impression puisqu’à part des statues en extérieur, c’étaient les seules représentations complexes dont ils pouvaient s’approcher, durant le court espace de temps des rites religieux. Pour une population analphabète, ces images avaient le pouvoir de rester gravées dans les esprits, illustrant les notions exprimées pendant les prêches et célébrations.
Dans l’église Sainte-Anne de La Saucelle, la situation est bien plus hétérogène. D’après les fragments retrouvés, on constate qu’à différentes époques fut donnée l’autorisation à certains groupes, et pas seulement religieux, de peindre les images dont il était important pour eux que la population s’imprégnât.
On les retrouvera décrites plus en détail ci-après.
La création du collatéral n’eut pas de conséquences sur les peintures murales de la nef, tant que le mur Nord restait intact. Par contre les peintures sur ce mur Nord ont été détruites avec le mur d’origine au Nord de la nef lorsque les piliers et les arcades prirent sa place, afin de réunir tous les fidèles dans un seul espace de célébration.
Ce qui précède explique pourquoi le seul témoignage des peintures, qui devaient être présentes tout autour de la nef, sont les peintures retrouvées sur le mur Sud. Elles dateraient du XVe siècle : on y voit plusieurs saints entourés de moments de la Bible, et une fresque qui a été redécouverte en partie derrière la chaire. D’autres peintures dans les embrasures de fenêtres sont également évoquées ci-après.
Les peintures, probablement défraichies ou sur ordre d’un échelon ecclésiastique supérieur, vont ensuite être recouvertes de peinture blanche qui fera disparaître le ce passé de l’église. Comme le résument les restaurateurs de l’atelier Moulinier : « L’ensemble des parements intérieurs de l’église a été dressé au plâtre en 1840 (archives diocésaines). Avec le temps cette couche de plâtre peu adhérente s’est détachée par endroits, laissant voir des vestiges de décors peints sur les enduits chaux anciens sous-jacents. »
Les litres funéraires qui entourent l’église dateraient du XVIIe siècle, après l’édification du collatéral Nord et l’ouverture des arcades créant un seul espace avec la nef d’origine.
Plusieurs litres ont été identifiées, et seules les deux plus récentes dans la nef ont pu être préservées. Sur le mur Sud, et dans le collatéral, plusieurs litres étaient superposées, puisqu’elles ne restaient en place que pendant la durée où les parents d’un défunt important payaient pour maintenir la litre en place, avec les symboles propres au rang et à la famille de leur défunt. Sitôt que le paiement cessait, la litre pouvait être recouverte de badigeon blanc, et l’espace redevenait disponible pour une future litre.
L’une d’elles avait été peinte sur toute la longueur en sous le débord du toit, haut du mur du collatéral Nord.
Son état parcellaire en 2017 ne permettait pas de la conserver, et elle disparut avec la réfection des enduits.
La couche de plâtre qui masquait les peintures correspond probablement aux travaux décrits par le curé de La Saucelle en 1840 dans le registre paroissial (ci-dessous).
La chaire a été ôtée pour permettre aux maçons de réparer les enduits. Ce faisant, ils ont découvert une partie de fresque sous les plâtres eux-mêmes masqués par la chaire. Une professeure de création graphique venue se marier à La Saucelle, Mme Sarah Navasse, a proposé de réaliser bénévolement l’esquisse de ce qui venait d’être découvert, de peur que les fragments de n’effacent à l’air libre. La chaire fut replacée ensuite en la décalant vers la façade, de manière à laisser voir cette partie de fresque préservée par les restaurateurs de l’Atelier Moulinier.
Lors des travaux de 2020, la suppression des couches de plâtre saturées d'humidité a fait apparaitre d’anciennes peintures murales à l’intérieur de l’église et des litres sur plusieurs murs.
Durant l’été 2020, après appel d’offres, la municipalité de La Saucelle a sélectionné l’atelier Moulinier (Blois) afin de réaliser le dégagement des peintures murales de l’église Sainte-Anne de La Saucelle, puis la restauration d’une partie remarquable. Ces travaux ont permis une meilleure compréhension des scènes mises au jour. Ils ont respecté ce qui pouvait se voir, sans restauration supplémentaire.
On peut distinguer deux grands ensembles :
Parmi les saints, on peut en reconnaître trois sur quatre grâce à leurs attributs en partant du chœur Saint-Jacques-le-Majeur avec son bâton de pèlerin, Saint-Thomas avec son équerre, un saint non identifié et Saint-Thaddée (?) avec sa hallebarde tout à l’ouest.
Chaque Saint est orné d’une croix grecque à branches fleurdelisées.
Ces croix sont intégrées à l’intérieur de chaque peinture, ce qui est rare, à la différence d’autres desseins dans d’autres édifices, où elles sont très souvent à côté des saints, donnant à penser qu’elles ont été rajoutées à une époque postérieure à la création des dessins des saints, et pour des motifs spécifiques à cette époque postérieure. Alors qu’à La Saucelle, elles ont été peintes ensemble.
Afin de faciliter l'identification des 3 saints, ci-dessous, leurs peintures restaurées sont accompagnées d'illustrations provenant de livres saints.
St Jacques le majeur était fils de Zébédée et frère de saint Jean, pêcheurs sur le lac de Tibériade, compagnons de Simon et d'André. Ils étaient dans la barque de leur père et réparaient les filets quand Jésus, passant sur le rivage, leur dit : « Suivez-moi ». Avec Pierre, Jacques et Jean seront les plus proches des apôtres de Jésus. Ils sont à la Transfiguration, puis au jardin des Oliviers et aussi de son agonie. Jacques, comme Jean, désire la première place auprès du Maître (Marc 10. 37). Il y gagnera l'annonce de son martyre : « Ma coupe, vous la boirez ». Jacques but la coupe du Seigneur en l'an 43, lors de la persécution d'Hérode. Etienne avait eu la place de premier martyr. Jacques le suivit de peu. À la fin du 7ème siècle, une tradition fit de Jacques l'évangélisateur de l'Espagne, avant sa mort ou par ses reliques. Son corps aurait été découvert dans un champ grâce à une étoile : le campus stellae, devenu Compostelle. Après Jérusalem et Rome, ce fut le lieu d'un des plus célèbres pèlerinages de la chrétienté au Moyen Age et de nos jours encore. Décapité par ordre du roi Hérode Agrippa, aux environs de la Pâque en 42, il fut le premier des Apôtres à recevoir la couronne du martyre.
Thomas appelé Didyme (le Jumeau) fait partie du petit groupe de ces disciples que Jésus a choisis, dès les premiers jours de sa vie publique, pour en faire ses apôtres. Il est « l'un des Douze ». Jean nous rapporte plusieurs interventions de Thomas. Lorsque Jésus s'apprête à partir pour Béthanie au moment de la mort de Lazare, il y a danger et les disciples lui rappellent que les Juifs cherchaient à le lapider. Thomas dit alors aux autres disciples : « Allons-y, nous aussi, pour mourir avec lui ». Lors du dernier repas, lorsque Jésus annonce son départ, c'est Thomas, la gorge nouée, qui pose la question : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment saurions-nous le chemin ? » – « Je suis le chemin, la vérité et la vie », répond Jésus. Mais, c'est grâce à ses questions et à ses doutes que Thomas, doit sa célébrité. Après la mort du Christ, il dit : « Si je ne vois pas dans les mains la marque des clous, si je ne mets pas ma main dans son côté, non, je ne croirai pas ». Pour la postérité, il a reçu le qualificatif d'Incrédule. On oublie souvent que Thomas est surtout le premier qui, devant le mystère des plaies du Christ ressuscité, a donné à Jésus son véritable titre : « Mon Seigneur et mon Dieu ». Saint Thomas est fêté le 6 octobre dans les Églises d'Orient.
Esclave originaire du pays des Scythes, dans la famille de saint Théodore Studite, il fut affranchi quand celui-ci devint moine. Thaddée entra lui-même dans ce monastère du Stoudion jusqu'au jour où les moines en furent dispersés lors de la persécution iconoclaste de l'empereur Léon V. Thaddée fut arrêté avec six de ses compagnons et mis en demeure de rejeter le culte des icônes. Contraint de piétiner l'icône du Christ à terre, il rejeta que ce fût le fait de sa libre volonté. Avec quatre de ses frères moines, il fut flagellé de 130 coups de nerfs de bœuf et fut laissé pour mort. Il succomba à ses blessures deux jours plus tard.
Sur certaines scènes (énigmatiques), on peut reconnaître la présence de l’enfant Jésus (dans la deuxième baie à partir du chœur) ce qui serait une indication pour le reste des scènes qu’on pourrait rattacher au cycle de la vie du Christ.
Sur les murs sud et nord, figurent deux litres funéraires (ou ceintures funèbres ou ceintures de deuil) : ce sont des bandeaux noirs composés, sous l’Ancien Régime, d'un mélange de noir de fumée et de colle de peau. Ils sont peints sur le pourtour des murs de l'église (intérieur et extérieur) avec dessus les armoiries seigneuriales. Elles datent du XVIIe siècle. Il s’agit d’un décor spécifique qui correspond au deuil lié à la mort d’un seigneur local. Hélas, les blasons liés à ces bandes noires parcourant l’église sont illisibles et ne permettent pas de reconnaître le nom des familles correspondantes. L’ensemble des murs étaient recouverts d’une bande noire, une fine, une plus épaisse, sur les deux cotés (nord et sud) et aussi à l’extérieur.
Sur chaque pilier, un grand blason avait été dessiné : il n’en reste que la couleur ocre et parfois la couronne de l’archiduc.
On peut associer le blason surmonté d’un heaume dans la baie entre Saint- Jacques et Saint-Thomas, à la famille des Guetz qui étaient les seigneurs de La Saucelle à l’époque de la réalisation de ces peintures.
Du XVe au XVIIe siècle on trouve la famille de des Gués ou des Guetz comme tenant la seigneurie de Belleville-La Saucelle.
Les papiers de l’abbaye de Saint- Vincent conservent des témoignages des transactions entre les religieux et les seigneurs locaux concernant des terres sises à La Saucelle : Pierre des Guetz et Jean de Belleville en 1469.
Les papiers de l’ordre de Malte aux archives nationales renferment aussi des partages et échanges entre le commandeur de La Villedieu et le sieur des Gués, seigneur de Belleville, en 1477
L’ancienne cloche de l’église, descendue en 1860 pour être remplacée par la cloche actuelle, portait une inscription mentionnant Messire Loup des Guetz et Dame Françoise de Nollant, seigneur et dame de Belleville et la Saucelle – 1604.
En 1648, on rencontre Charles des Guetz seigneur de Belleville et de La Barre et Marie Barboteau son épouse dans le minutier central des notaires parisiens. Ils demeurent rue des Fossés-Saint-Germain-l’Auxerrois, et louent une maison à l’enseigne du pot d’étain rue de la Cossonnerie à Antoine Duparquier, marchand bourgeois de Paris.
Au début du XVIIe siècle, un autre Charles des Gués, seigneur de Belleville La Saucelle demeure au château de La Barre, où il fait faire des travaux de maçonnerie.
Au XVIIIe siècle, la seigneurie de Belleville-La Saucelle est passée aux familles de Glapion, alliée aux familles de Champozon, de la Chaussée, de Malortye de Villars : « François-Nicolas de Glapion, seigneur de Belleville et son épouse Françoise-Lucrèce-Aimée de Champozon », « Henriette- Louise de Malortye de Villars, Charles Hébert de Champozon dame et seigneur de Belleville ».
L’église de La Saucelle offre des traces d’un blason. Il s’agit probablement du blason de la famille des GUEZ : elle a possédé le manoir de Belleville et le château de La Barre. On les découvre en 1387 pendant la Guerre de Cent Ans (1337 – 1453) : ce chambellan du Comte d’Alençon est seigneur de Belleville et parle avec l’abbaye de Saint-Vincent au Bois (abbaye détruite, à proximité de Chateauneuf-en-Thymerais) pour lui racheter les biens de Belleville, hérités de Pierre et Gervaisotte BUILLEBERT, retirés tous les deux à l’abbaye. Par inadvertance, les Abbés successifs de Saint-Vincent vont continuer à jouir de ces biens et ceci va durer 88 ans.
Certains membres de cette famille vont être protestants et vont aider beaucoup de familles de La Saucelle dans cette religion. Sous Henri III, un premier sera châtié en Quai de Grève pour avoir édité en 1583 un libelle injurieux contre le roi : il sera arrêté, jugé, dégradé de la noblesse, pendu et brulé. Son manoir saisi pour une famille catholique leur fut rachetée par le frère (catholique) du supplicié. Plus tard, en 1674, sous Louis XIV, une petite-fille Louise Anne, mariée à un seigneur de La Barre dont elle fut veuve, conspirera avec le chevalier de ROHAN dans un projet de débarquement en Normandie de la flotte hollandaise dont l’objectif était de saisir une ville côtière afin de créer les conditions d’une négociation de la part de Louis XIV pour en finir avec la guerre san fin dans le Benelux : Anne SARRAU sera arrêtée, jugée et décapitée Place de la Bastille, avec les autres conjurés nobles (seuls les nobles avaient la privilèges d’être décapités). La dernière fille d’Anne s’enfuit aux Pays-Bas. La présence de la famille des DES GUEZ à La Saucelle s’acheva en 1689.
La grande Histoire avait tranché dans le village rural de La Saucelle : le roi Louis XIV poursuivit la guerre en Flandres, et résolut de révoquer en 1685 l’Édit de Nantes qui avait été institué en 1598 par le roi Henri IV pour octroyer une certaine liberté de culte aux protestants du royaume.
La couronne pourrait être celle du marquis d’O.
François d’O, marquis d’O, seigneur de Fresne et de Maillebois, né en 1535 à Paris et mort le 24 octobre 1594, est un financier français et mignon du roi Henri III. Son frère Jean d’O était sire de Manou.
À la mort de ce dernier, assassiné à Saint- Cloud le 2 août 1589, ce fut d’O qui dit au prince (futur Henri IV) qu’on ne le reconnaîtrait comme roi de France que s’il abjurait la religion réformée. C’est lui qui aida le roi en 1593 à devenir catholique.
À quelques endroits, il reste des traces de graffitis, l’une sous un dessin est gothique, d’autres ont été faites par les ouvriers de l’église au fil des siècles
À l’intérieur, on remarquera la solide assise de charpente construite au XVIIe siècle quand on décida de rehausser le clocher et de remanier le pignon Ouest.
En entrant directement dans la nef, on est fortement surpris par les dimensions de l’édifice.
La haute voute ancienne en bardeaux est équilibrée par ces longs entraits d’une seule pièce entre lesquels courent, sur la partie supérieure des murs, de longues pièces de bois moulurées. Les constructeurs ont longuement utilisé les ressources du grand massif forestier, tout proche, de la Ferté-Vidame-Senonches.
Ci-dessous, quelques détails visibles de la charpente.
Pour plus d'information sur la charpente, se reporter plus haut à la section « Les charpentes, une histoire à part ».
En 2017, compte tenu de fissures dans les murs dus au balancement du clocher quand sonnent les cloches, il a fallu mieux l’ancrer au sol grâce à des grands tréteaux en bois (4e photo).
La précédente cloche de La Saucelle datait de 1604 et pesait 735 livres, elle avait été faite par Michel Chauvet, fondeur à Chartres. Jusqu’à la Révolution il en existait une deuxième plus petite, qui fut descendue en 1793 pour servir à fabriquer des canons, comme ce fut le cas dans la plupart des paroisses de France.
L’ancienne cloche de l’église, descendue en 1860 pour être remplacée par la cloche actuelle, portait une inscription mentionnant Messire Loup des Guetz et Dame Françoise de Nollant, seigneur et dame de Belleville et la Saucelle.
La cloche de 1860, 500 kg, fut fondue aux Fenots, commune de Dreux, par M. Mahuet fondeur, payée avec le métal de l’ancienne cloche et par une souscription populaire.
Le curé de La Saucelle a relaté dans son registre l’exposition dans l’église, la messe de bénédiction et le montage le soir du 21 octobre 1860.
L’ensemble de la nef a été refait en 2020 avec des carreaux de terre. Le chœur de l’église (autel) est couvert d’anciens carreaux.
L’église est habillée de bancs clos (numérotés et avec noms de familles). Ils datent probablement du XIXe siècle, sauf un qui est peut-être plus ancien (1ère photo).
Le banc des marguilliers est au centre de la nef sur la gauche de l’allée centrale avec une croix.
Marguillier n. m. – 1510 marréglier, marruglier XIIe ; bas latin matriculus « teneur de registre ». Chacun des membres composant le bureau du conseil de l’ensemble des clercs et des laïcs chargés de l’administration des fonds et revenus affectés à la construction, à l’entretien d’une église (la fabrique d’une paroisse).
Sur les stalles de bois, que les familles de la paroisse ont gardées jalousement de génération en génération, trois d’entre elles ont encore une plaque émaillée portant les patronymes « Me LANGLOIS », « Me VANHARD », « M. LEGENDRE »).
Il convient de rappeler que les règles imposaient de prendre place à droite en rentrant pour les femmes, et à gauche pour les hommes.
Le retable de l’autel majeur XVIIIe pourrait provenir d’un autre édifice : il semble un peu trop haut par rapport aux charpentes de l’église, les pots à feu sont au niveau des entraits, et de part et d’autre de l’autel on peut voir deux portes avec des traces de serrures, alors que dans l’abside il n’y a pas d’espace pour passage ou placard d’angle.
Les pièces de charpente du chœur ont été peintes en brun sombre probablement au moment de l’installation de ce retable.
L’autel-majeur et les murs du sanctuaire sont ornés de statues moulées en plâtre, représentant Sainte Thérèse de Lisieux, la Vierge Marie, le Sacré-Cœur et Saint Joseph.
L’autel du collatéral se compose de parties de différentes époques, d’une part un dosseret ancien en bois peint et quatre petites statuettes peintes de grande qualité du XVIIe siècle, d’autre part un autel plus récent placé devant. Sur le mur, une niche et des culots supportant des statuettes. L’installation du dosseret est antérieure à 1840 : le plâtre passe un peu derrière et s’arrête.
Sur l’autel une statue de la vierge écrasant un serpent (Notre-Dame des eaux au couvent de Nevers ou la Vierge au rayons de la rue du Bac à Paris ?).
Un petit autel en bois peint, de style classique, dédié à la Vierge Marie, prend place au chevet du bas-côté. Son décor révèle une œuvre du XVIIe siècle. On y voit quatre petites statuettes anciennes en bois, les apôtres Saint-Pierre et Saint-Paul au niveau du tabernacle et, à la partie supérieure du retable, deux personnages levant un bras. Ces statuettes intéressantes, pleines de vie, sont typiquement de style baroque. Au-dessus du retable une statue en bois de la vierge.
La chaire, probablement du XIXe siècle, a dû être déplacée et modifiée pour permettre de voir certains dessins qui étaient recouverts de plâtre lorsque la chaire fut posée. (voir sa position initiale dans la section Disparition des dessins, peintures et fresques).
Juste sous la sablière, on peut encore voir l’anneau d’ancrage du tirant de soutien du dais, à gauche du dessin du cimier noir. Les connaisseurs repéreront qu’ainsi décalée, la position de l’orateur n’est plus exactement en face du banc d’œuvre situé de l’autre côté de la travée centrale de la nef. Or cette position dominante n’était pas seulement symbolique (voir ci-dessous la section sur le Banc d’œuvre).
En plein centre de la nef se situe un meuble entouré de bancs, où devaient s’asseoir des personnages importants. Le meuble permet de ranger au sol et à portée de main des ustensiles et accessoires.
Il est surtout équipé d’un tiroir à clé, surmonté par une fente destinée à glisser les pièces de monnaie. On y a retrouvé des sous percés et quelques pièces du début du XXe siècle.
Ce meuble joue donc le rôle d’un tronc d’église. On trouve aussi la dénomination de « table de charité » pour ce type de mobilier. Mais au contraire de la discrétion d’un tel tronc accroché à un pilier qui laisse le visiteur seul témoin de son offrande, ici au contraire, l’offrande devait être publique, et sous les yeux à la fois des édiles assis autour du meuble, et du prêtre siégeant en haut de la chaire placée exactement en face de la fente.
Les témoignages provenant d’autres églises attribuent à une telle configuration le rôle d’emplacement où les fidèles devaient payer un loyer afin d’avoir le droit de s’asseoir dans un banc-clos.
Rappelons-nous que l’édifice a pu être maintenu dans l’état de conservation où nous le voyons aujourd’hui grâce en particulier à un flux continuel de financements, même modestes.
Le registre paroissial garde trace de l’entrée de mobilier au XIXe s. :
- « le 5 septembre 1834 J. Duchesne menuisier a fait et posé les balustres qui font la clôture du chœur ».
- « 1835 : achat d’un confessionnal en chêne et sapin »,
- « mars 1837 : le menuisier a fait le lambris sur toute la longueur de l’église »,
- « en mars 1842 les nouveaux sièges ou stalles du chœur sont posés »,
- « en avril 1845 on a construit et posé dans le sanctuaire les escabeaux sous le fauteuil du célébrant et les sièges en fond de chœur ».
Comme tous les mobiliers reposant au sol, le socle du confessionnal dut être repris par le menuisier qui remplaça tous les éléments vermoulus de la structure horizontale à la base du meuble.
Les décorations illustrées précédemment font partie du retable, qui fut installé en 1862 pour remplir tout le fond du chœur. Il devait provenir d’une église plus importante, car il comporte deux portes, une sous chacune des alcôves supérieures dot »es de statues. Ces portes discrètes devaient donner passage aux membres du clergé pour entrer et sortir d’une large sacristie située dans le prolongement du chœur de cette autre église inconnue.
La partie la plus remarquable est constituée par un tableau figurant Sainte-Anne et Marie.
Un chemin de croix fait le tour de l’église et voisine avec certaines statues.
Entre le chœur et la nef, un remarquera deux bâtons de procession. L’un porte deux petites statuettes en bois, Sainte-Anne et la Vierge et l’autre une statuette de la Vierge et l’Enfant couronnés.
L’église possède une impressionnante collection de sculptures et de statues des XVIe et XVIIe siècles, en bois peint, entre autres :
La conformation de la nef, asymétrique, sous une voute lambrissée en châtaignier, et habillée de boiseries dans le chœur, meublée de bancs-clos, lui confère une acoustique exceptionnelle où le son peut donner l’impression d’envelopper les spectateurs.
Toutes les formations artistiques qui s’y produisent font vivre à l’assistance une expérience de grande qualité, et laissent aux spectateurs un souvenir mémorable :
« Venez écouter par vous-mêmes »
Les travaux sur l’église Sainte-Anne de La Saucelle furent décidés notamment à la suite d’alertes insistantes émises par un élu du Conseil Municipal, qui supputait une origine anormale pour les fissures verticales apparues sur les murs et dans l’arcature au niveau des descentes de charges du clocher.
Charles RICHARD, natif de La Saucelle, était revenu sur son village de naissance à l’issue d’une carrière internationale. Très impliqué pour la sauvegarde et la mémoire du patrimoine communal, il a donc été le « lanceur d’alerte » menant à la sauvegarde de l’édifice dans une phase de travaux de sauvegarde démarrée en 2017.
Nous retrouverons Charles RICHARD dans le circuit thématique sur la Résistance, ainsi que dans le circuit thématique sur les Templiers, car Charles fut aussi dans son enfance le témoin d’évènements exceptionnels survenus avec la Résistance entre 1941 et 1944 dans les souterrains et les bâtiments en ruine de l’ancien moulin des Templiers à La Commanderie.
Ont travaillé depuis 2017 à la restauration de l’église Sainte-Anne de La Saucelle (quelques-uns de manière bénévole) :
et plusieurs dizaines de Saucelloises et Saucellois qui ont contribué bénévolement, depuis la mise en sécurité initiale des mobiliers, et même l’exploration en urgence des fondations, jusqu’au nettoyage final avant réouverture au public de l’édifice. Alain BEURÉ, 1er Maire-Adjoint Honoraire, a en particulier fédéré de nombreuses informations et illustrations originales pour ce site.
Plusieurs jeunes Saucellois ont pu conforter leur propre orientation professionnelle à l’occasion d’une contribution aux travaux de restauration en maçonnerie et en serrurerie (M. ROLLY en 2018 ; M. MOULIN en 2022).
D’autres ont bénéficié en 2020, en plein épisode de confinement COVID19, d’une initiation à la réalisation de vidéos filmées par drone (M. Richard ELA et M. Rowen RICHARD, lequel a résolu depuis d’en faire son métier).
On trouvera les résultats de ces projets pédagogiques dans 2 courtes vidéos :
Financement des travaux : commune de La Saucelle avec la participation de :
Et avec les dons privés recueillis dans le cadre de la souscription sous l’égide de la Fondation du Patrimoine.
POUR EN SAVOIR + sur le financement des travaux.
Les dégradations dues à la restauration de l’église entre 2017 et 2021 furent très rares, et toujours accidentelles. L’une d’elles requiert une explication, puisqu’elle est visible depuis toute la nef.
Pour des raisons financières liées à l’explosion des coûts énergétiques, le budget de la commune s’est trouvé brusquement étranglé. Cette situation de surcoûts qui survint en 2022, dès l’entrée en guerre en Ukraine, était paradoxale alors même que les bâtiments communaux de La Saucelle avaient bénéficié de travaux de rénovation énergétique.
C’était sans compter avec le fait que les écoles du Regroupement Pédagogique Intercommunal, dans les communes qui les gèrent, n’avaient pas été isolées, contribuant à un doublement des coûts de scolarité. Or la population de La Saucelle compte une importante proportion de jeunes enfants, et l’équipe municipale a choisi de privilégier l’éducation de ces enfants dans les conditions exceptionnelles de ces écoles rurales du RPI, plutôt que de procéder à des dépenses de fonctionnement ou d’investissement qui n’étaient pas indispensables.
Cette situation concerne en particulier le visage d’une statue dans l’alcôve de gauche du retable dans le chœur. Ayant été replacée trop profondément dans son alcôve à l’issue des travaux de restauration, la statue s’est trouvée comprimée lors du séchage des boiseries lors des canicules de l’été 2022, et la tête en plâtre a explosé.
Un ex-voto placé au pied de la statue explique pourquoi cet incident, dû à l’accélération du réchauffement climatique, n’a pu être réparé à ce stade, pour des raisons relevant également de la géopolitique.
C’est une nouvelle illustration que l’Histoire peut impacter un village rural comme La Saucelle.
Ce visage manquant sur cette statue est aussi un discret rappel de l’importance de s’adapter dans le contexte climatique et géopolitique actuel.
POUR EN SAVOIR + sur la statue du Christ sans visage.
Les phénomènes que subissent désormais les bâtiments imposent une multitude d’ADAPTATIONS de la part de la municipalité ainsi que des habitants et professionnels. En voici quatre, qui sont tous liés à l’église Sainte-Anne :
Les travaux démarrés en 2017 avaient permis de placer un dispositif de paratonnerre renforcé, avec deux descentes de foudre au lieu d’une seule.
Ceci devrait permettre d’affronter le feu du ciel dans de meilleures conditions, puisque des orages très violents et localisés se sont produits récemment encore au-dessus du village.
Pourtant celui-ci avait jusqu’ici la réputation d’être épargné par les précipitations que l’on pouvait voir tomber au-dessus des villes voisines toutes proches (Senonches, Brezolles).
Une expression commune chez les habitants était d’évoquer le « parapluie de La Saucelle ».
Il y a lieu de croire que l’expression appartient peut-être désormais au passé, au vu des récents régimes de précipitations erratiques.
Par contre l’édifice, pas sa situation, n’est plus à l’abri d’une inondation, puisque les courants atmosphériques amènent désormais au-dessus de la France des masses d’air davantage chargées d’eau du fait du réchauffement des masses océaniques.
A telle enseigne qu’en 2024, à plusieurs reprises, les sols se trouvèrent saturés par des épisodes de pluies importantes. Le 21 mai 2024, un bref orage, très violent et localisé sur La Ferme d’Ô, a entraîné la première inondation du centre-bourg, de mémoire de Saucellois(es).
Le pic de la crue s’est arrêté à 6 cm à peine du seuil de la poterne Nord de l’église.
C’est pourquoi un dispositif palliatif a été recherché afin de protéger l’édifice au cas où des phénomènes de ce type parviendraient à le mettre en péril.
Bonus : à l’instar des matériaux d’origine locale qui avaient été utilisés par les bâtisseurs il y a 1000 ans, les batardeaux qui ont pu être testés, sans exclusivité de fournisseurs, ont eux-mêmes été conçus à proximité, et sont fabriqués par une tôlerie industrielle très proche.
Le presbytère a longtemps fait partie intégrante de la vie paroissiale, et il a connu plusieurs emplacements successifs :
Depuis le départ du dernier prêtre qui l’occupa, ce pavillon est devenu un logement communal, à vocation sociale. Des familles entières s’y sont succédées, des enfants y ont grandi, et encore aujourd’hui, ces enfants fréquentent les écoles maternelle et primaire du Regroupement Pédagogique Intercommunal, contribuant à y maintenir de petites classes dans un environnement naturel privilégié.
C’est donc tout naturellement que les équipes municipales successives ont tenu à maintenir cette habitation dans un très bon état. Juste avant l’an 2000, une isolation thermique complète de chaque pièce avait été réalisée avec succès (parois, fenêtres). Le chauffage au gaz constituant une charge de plus en plus importante pour les occupants, il fut décidé en 2020 de faire coup double :
Le financement de cette opération conditionnant sa faisabilité, l’équipe municipale a combiné plusieurs sources :
Cette combinaison permit de limiter la part de la commune à 10% du coût total du projet.
Le facteur de succès tint dans la disponibilité de l’équipe Conseil énergétique de Territoire d’Energie Eure-et-Loir, qui accompagna chaque étape de la conception, et opéra le processus d’attribution des subventions ADEME. En outre, le PETR Perche apporta une aide inestimable pour maîtriser le processus de recours aux C2E.
La durée du projet fut réduite grâce à la coopération de tous les fournisseurs, y compris ENEDIS, de manière à ne pas obliger les locataires à remplir à nouveau la citerne de gaz propane avant la mise en service de la PAC en plein mois de février.
Le bilan est avant tout une sobriété énergétique, puisque les calories nécessaires au chauffage ont baissé de 30%. Les émissions totales de Gaz à Effet de Serre ont été divisées par 4, en tenant compte de l’origine nucléaire de l’électricité, avec suppression de 42 tonnes d’équivalent CO2 émises jusqu’alors chaque année en moyenne avec le chauffage au gaz.
28/05/2024 – l’Écho Républicain
22/05/2024 – l’Écho Républicain
27/09/2023 – l’Écho Républicain
22/08/2023 – l’Écho Républicain
24/08/2022 – l’Écho Républicain
18/08/2022– l’Écho Républicain
02/07/2022 – l’Écho Républicain
25/08/2021 – l’Écho Républicain
28/09/2021 – l’Écho Républicain
24/03/2020 – l’Écho Républicain
Article sur l’histoire de l’église 4p in-folio, établi par l’archéologue de formation Régis DODIN, enseignant d’histoire puis Principal du collège Saint-Pierre Saint-Paul de Dreux ; conseiller municipal de La Saucelle ; auteur de recherches, articles et conférences très appréciées pour faire connaitre aux habitants le patrimoine de La Saucelle et son ancrage historique.
Article « La Saucelle » dans Wikipédia
« Lieux et noms de lieux (microtoponymie) dans le canton de Senonches », 4e cahier (XIII : La Saucelle), par Paul Alexandre et al., Collection Cahiers d’histoire du Perche Senonchois, Association culturelle de Senonches, 2011.
Plusieurs monographies sur des églises des alentours font partie des fascicules réalisées par le Club d'Histoire senonchoix. Tous ces fascicules peuvent être achetés à l'Office du Tourisme des forêts du Perche (1 rue du château, 28250 Senonches - Tél : 02 37 37 80 11) ou dans les mairies de la communauté de communes.
Pierre-Marie FOLLIOT, « Les Templiers dans la Baillie de Chartres. La juridication de Sours et Arville », in Mémoires de la société archéologique d’Eure-et-Loir, tome 29, 1983.
Archives nationales S 4975, S 4976, S 4999, S 4974, M 14 sur la conversion de cins chevaliers locaux qui prirent l’habit de templier à la fin du XIIe siècle.
Sur les complots contre Louis XIV :